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Ma Vision de la République
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30 mars 2014

La Mauvaise Education ou son absence = un billet pour la détention.

Hier, j'ai discuté avec un parfait inconnu au sujet de la politique et du Front National. Cet homme était anti Front allant jusqu'à dire que si le Front National passait, c'était la fin du monde etc. il disait que le Front accablait les jeunes des cités "sales et crasseux". Ces mots m'ont quelques peu choqués et je lui ai rappelé qu'à mon avis dans les cités les jeunes qu'il traitait de "sales et crasseux" pour moi,  étaient en rupture d'éducation par leurs parents. Soit par manque de moyens, soit par manque d'intégration et /ou d'éducation de ces derniers et que cette intégration défaillante on l'a devait aux gouvernements successifs de ces 30 dernières années et à leur politique du logement.

En effet, si on met des gens déracinés de leur pays dans un HLM et qu'on leur dit de s'intégrer aux us et coutumes du pays d'accueil encore faudrait il qu'on leur donne l'occasion de pouvoir les connaître et de côtoyer des gens issus du cru à même de les initier. Hors là, si on reprends des villes comme Marseille, Paris, etc. pendant 30 ans on a accueilli des gens, on les a parqué dans des HLM et on leur a dit intégrez vous. Leur plus proche voisin étant africain ou asiatique etc. ils se sont regroupés dans des communautés qui les comprenaient et ils se sont intégrés à leur façon. Seulement ces gens courageux ont eu des enfants qui eux été bien français, mais que la population dites "française de souche" (je n'aime guerre ces termes qui ne veulent rien dire) rejetait. Car ces nouveaux français ne parlaient pas ou mal la langue de Molière et avaient des us et coutumes différentes des autres etc..

Doit-on leur en vouloir d'être en rupture avec notre société ? Je ne pense pas. Ici ils sont français et rejetés parce que différents et dans le pays d'origine de leur parents ils sont français et donc étrangers. Et ça, c'est la France et sa politique pendant 30 ans qui l'a créé. Heureusement, me direz vous tous ces jeunes ne vont pas trainer les rues et être "sales et crasseux" et ils vont s'en sortir. Souvent au prix d'immenses efforts d'intégration. mais les autres en rupture de tout, eux, bien souvent finiront derrière les barreaux d'une prison. Je me demande toutefois si la détention est le lieu le plus approprié a rééduquer un jeune ? Je ne pense pas. Il faudrait pour cela faire du cas par cas et vu le manque de personnel dans l'administration pénitentiaire c'est déjà formidable si certains d'entre eux arrivent à ne pas retourner en taule une fois sortis.

Mais me direz vous, en détention il n'y a pas que des immigrés ou des enfants d'immigrés. C'est vrai, il y a aussi les autres. Et bien souvent ces autres sont aussi en rupture d'éducation ou n'en ont simplement jamais eu de vrai. Sans éducation solide les jeunes ne peuvent pas s'intégrer à la société. L'éducation de base : lire, écrire, parler et tout aussi importante que l'éducation donnée dans le cadre familial. Personnellement, j'admire mes parents qui ont su en tant que simple ouvriers avec leur certificat d'étude me donner une bonne éducation. j'en serai pas là s'ils n'avaient pas donner autant d'eux pour me structurer. Mais combien de parents sont démissionnaires face aux difficultés qu'ils rencontrent avec leur enfant. Combien de fois les gendarmes et les policiers ont entendus cette phrase :" gardez le, j'en peux plus, il ne fait que des conneries !"

Je pourrai vous parler d'un cas que je connais bien. Il est français et pour ne pas stigmatiser il est blanc. Je le connais depuis très longtemps pour avoir été à l'école avec lui. Il a eu une enfance difficile ou les coups paternels pleuvaient et ou l'alcool était présent et l'éducation quasi inexistante. En grandissant, il a reproduit la violence qu'il a reçu. Soit parce qu'il voulait  se faire remarquer par son père qui le traitait de "batard" et ainsi prendre des coups que le paternel destinait au reste de la fratrie ou à la mère (dans un souci de protection) ; soit parce qu'il avait besoin d'extérioriser la haine qu'il éprouvait contre ce dernier et tout ce qu'il avait supporté comme humiliation ou sévices en la retournant sur le père, ou en se battant avec d'autres.

Cette éducation défaillante pourtant aura quelques éclaircie. Un grand-père sapeur pompier et une grand-mère aimante qui essaieront de le valoriser et de le tirer vers le haut. D'où un engagement chez les paras et un sentiment de fierté d'avoir réussi au moins cela. Sentir que des gens qu'on aime et qui nous aime sont fiers de nous est important surtout quand on est jeune.

Puis reviendra, le quotidien après le service militaire. Recommencer à défendre la fratrie et la mère contre le père. Boire plus que de raison pour oublier les échecs endurés dans sa vie ou simplement boire parce qu'on a toujours été dans un entourage alcoolisé. Faire des conneries, sous l'emprise de l'alcool et se dire que cela est normal car personne, auparavant, n'a eu le courage de dire "STOP, C'est pas bien !"

Comment ces simples mots auraient-ils pu être prononcés quand on rencontre la première fois le père qui se vante d'avoir tabasser un gars dans une soirée et d'en être fier. Et ce, dès la première rencontre. Cet adolescent de 15 ans, après 25 ans est aujourd'hui en détention pour avoir tué un homme dans une bagarre sous l'emprise de l'alcool.

Vous me direz : au moins en détention, il va apprendre ce qui est bien et mal. Détrompez vous. Pendant trois ans avant son procès, sa famille venait au parloir et n'avait que le discours suivant :" c'est bien, tu l'as tué j'aurai fait pareil". Heureusement toutes les familles ne sont pas ainsi.

Vous me direz : il y a les surveillants et le personnel pénitentiaire pour lui expliquer. Certes, mais que penser d'un surveillant si pendant des années ceux qui sont sensé vous dire ce qui est bien et qui sont de votre famille vous font entendre que vous avez raison. Surtout si en plus vous voyez des surveillants faire du trafic de shit sous vos yeux. Leur feriez vous confiance ? Alors imaginez, celui qui est privé de liberté et à qui on demande de rentrer dans le droit chemin et d'être réglo mais a qui on montre que même les gens devant montrer l'exemple ne le sont pas. Que ces mêmes exemples vont jusqu'à vous lui interdire d'agir correctement en suivant le règlement et favoriser les autres qui trafiquent. Comment dire à cet homme que la violence ne sert a rien, qu'il y a des lois et des règles à respecter et c'est cela qui nous différencie des animaux.

Avec le temps on y arrive. En ayant le bon discours. En lui démontrant certaines choses, en lui demandant de se mettre à la place du père de la victime, en faisant appel à son bon sens, à ce qu'aurait dit son grand-père qui incarnait la seule personne qui l'avait aimé et dont il était fier. En lui faisant découvrir, l'univers carcéral sous un autre angle : celui des surveillants. En lui expliquant qu'il n'y a pas que des pourris parmi eux. Mais des gars qui font leur boulot et qui ont des familles. Il suffisait juste de lui montrer ce qu'il savait déjà au fond de lui. Qu'il n'était pas une bête mais un être humain. A partir de là, il a pu avancer dans sa tête mais aussi avec les autres (codétenus et surveillants). La transformation de cet homme a été spectaculaire aussi bien pour lui-même car il sait aujourd'hui qu'il peut réussir sa vie même en détention. Mais aussi pour les gens qui le soutenaient et qui l'on vu enfin rompre avec ses démons (alcool, famille etc.) Parmi ces gens, il y a certains surveillants qui avaient su déceler le côté "Brave Gars" de ce détenu et qui le lui ont dit. Ce qui aura d'ailleurs pour effet de le toucher profondément. Lui, que tout le monde considéré comme un bon à rien, enfin se sentait quelqu'un juste en entendant ces deux mots prononcés par des gens incarnant le bien. Il y a aussi les psychologues qui l'on vu changer et être moins impulsif et agressif. La visiteuse de prison qui aura su l'écouter et le conseiller et tout cela sans porter un jugement sur l'homme, juste en lui accordant son soutien dans les moments difficiles.

Quelle fierté de se dire que de cet homme dont l'éducation était plus que défaillante, on a réussit à le sortir de la plus grande des prison (celle à l'intérieur de lui). L'image qu'il avait de lui, l'image que les autres lui renvoyaient, l'image qui avait été forgée par ses parents. Aujourd'hui, cette réussite on la ressent. Elle est palpable. Et c'est une réussite collégiale de tous ces gens qui œuvrent pour réinsérer les détenus, jeunes ou moins jeunes. Surveillants, éducateurs, psychologues, SPIP, visiteurs de prisons etc. qui apportent un complément a la rééducation des parents sur leur enfants, bien souvent perçus par les dits parents comme ceux faisant obstacles à la liberté du détenu qu'ils viennent voir. Pour moi, je les remercie du travail qu'ils fournissent car si certains détenus sortent un jour en ayant évolués comme le cas que je vous ai présenté c'est en grande partie grâce à eux. 

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